Is the world real ?


Le monde est il réel ? C’est la thématique du festival de Lianzhou 2010.
Le festival se déroule à Lianzhou qui se trouve être une province du guandong , au sud est de la république populaire de Chine. C’est un festival photographique, composé d’un panel d’environ 70 artistes exposants, dont une partie est internationale. Le commissaire d’exposition cette année est Fei Dawei, un français d’origine Chinoise, critique d’art indépendant et tres impliqué dans le développement d’activités culturelles entre la chine et l’occident.


Tout, dans ce festival est assez énigmatique.
La Chine, comme il est clairement expliquée sur cette plateforme est encore un état extrêmement contrôlé et contrôlant et il est assez surprenant d’y voir s’y développer des festivals comme celui de Lianzhou.


La photographie est incitée ici à interroger la réalité du monde, donc à le confronter à sa fiction.
La chine de par ses différentes aberrations en matière de libertés ou de droits n’est déjà qu’a elle seule une incarnation de ce que la fiction peut engendrer sur le réel. Mais passons.
Dans un second temps, La chine et la photographie entretiennent une relation étroite : l’une à servie l’autre durant de nombreuses années : en effet le média photographique fut longtemps utilisé pour servir la propagande de l’état mis en place. La fiction, pour le coup, celle que les autorités véhiculaient et imposaient comme modèle prenait largement le pas sur la réalité d’un peuple écrasé. La photographie était donc asservie, réduite à son utilisation d’outil. Mais passons encore une fois.


Le festival présente énormément d’artistes. Nous avons eu la chance d’interviewer une artiste française exposant là bas, Agnès Propeck , et nous avons décidés de faire un portrait d’un artiste chinoise, extrêmement remarquée lors de ce festival , Chen Zhe.


Lucie. 






Interview d’Agnès Propeck.

Agnès Propeck est née en France. Vit et travaille à Paris.
Professeur de photographie, directeur de thèses : ESAG / Penninghen, Paris. (Ecole supérieure d’arts graphiques).


SANS TITRE (TACHES DE ROUSSEUR) SEPTEMBRE 1997

Sélectionnée pour participer aux festivals de Lianzhou, Agnès Propeck, artiste photographe française, y a proposée une réponse différente de la notion de représentation du réel. Nous avons eu la chance de la rencontrer et de lui proposer de nous raconter sa participation à ce festival se déroulant en Chine.

CBA : Comment s’est mise en place cette aventure vers l’autre coté du globe ?

AP : Dans un premier temps, c’est Agnès de Gouvion de Saint-Cyr qui m’a contactée, qui est l’ex inspectrice générale de la photographie au ministère de la culture et qui suit mon travail de longue date. Elle se trouvait être un des commissaires d ‘exposition sur ce festival et a sélectionné 3 photographes. Une fois la décision prise d’accepter, tout fut très rapide car du fait de différents rebondissements externes, il fallait qu’en moins d’une semaine, avant la conférence de presse à Pékin,  tous mes travaux choisis soient envoyés sous format numérique en Chine. Il a donc fallu scanner toutes mes photographies, et trouver un moyen de pallier aux différents inconvénients des outils informatiques. Aujourd’hui, les expositions doivent pouvoir partir sous format numérique, par internet …comme cela il n’y a pas d’envois d’œuvres matérielles ce qui est beaucoup trop chers. Cependant le fait d’envoyer ses photos par internet peut être très dangereux dans le sens ou on ne peut pas contrôler les tirages faits. Dans le cas présent j’avais assez confiance en mon homologue et tout cela était contrôlé par Agnès Gouvion de Saint-Cyr ce qui me permettais de ne pas hésiter sur l’envois de mon travail. Une fois les photos envoyées, le tirage fut effectué, (ce n’était que du noir et blanc), puis encadrées.
Lors de l’envoi, ma grande demande était que l’écart de blanc qui entourait la photo soit absolument respecté. Ça, c’était extrêmement important pour moi, la circulation de l’œil autour de ma photo. Pour les encadrements aussi ce fut très contrôlé de ma part. J’ai décidé d’aller au plus efficace, c’est à dire baguettes blanches en bois, comme durant mes premières expositions. J’avais peur de devoir rentrer dans des cadres standards, genre 14 /22 cm et enfaite ils ont respectés exactement les données envoyées et ils ont fais fabriqués tous les cadres sur mesure.

Ces paramètres sont très important pour moi parce le regard qu’on a par rapport à la photographie telle que moi j’ai envie qu’on la regarde, c’est à dire par rapport au petit format, c’est exactement sur un schéma déterminé qui correspond à la façon dont je présente mes photographies. Il y a eut un réel respect de mes consignes.
Au niveau de la scénographie, je ne suis pas intervenue, cela revenait au rôle d’Agnès de Gouvion Saint Cyr.

CBA : Comment la sélection des œuvres fut elle faite ?

Je n’ai absolument pas choisies personnellement les œuvres qui ont été envoyées mais le commissaire de l’exposition a prit à peu près une trentaine de mes images sur un totale de 60. Elle n’a prit que celle qui correspondait au thème, « Simulacre », qui lui même se rattachait a la thématique générale liant réel et fiction. Donc elle a prit les photos en noirs et blancs, celles qui s’y rattachaient vraiment. Il n’y a pas eu de sélections faites dans le sens ou on ne voulait pas cibler un public Chinois, puisque c’est une manifestation internationale.

CBA : Dans vos photographies, il est souvent question de jouer sur des images ou expressions issues de la culture occidentale… Pensez vous que cela peut tout de même toucher la population chinoise ?

Je pense qu’ils peuvent être touchés parce qu’il y a tout le coté symbolique et je pense que ça peut leur parler, enfin j’imagine. J’ai eu de bon retour en tout cas.

SANS TITRE (SIGNAUX DE FUMÉE), AVRIL 1999.
A chaque fois on rentre dans une intimité, dans une histoire qui est racontée dans une photo donc ça fait quand même référence
 à des choses qui sont de ma civilisation 
enfin très européen. Par exemple, un lance pierre avec un fil trop long – le lance pierre et le fil trop long ils l’ont, je veux dire ils peuvent se raconter leur propre histoire par rapport à cela. Il est beaucoup question d’objets du quotidien dans mes photos, et nous avons le même type d’objet au quotidien…  
En revanche je sais pas si la photo représentant la luge et les casseroles accrochées derrière ( détournement de la coutume d’accrocher des casseroles derrières la voiture des mariés ), je sais pas si il y a cette tradition en chine donc il y a peut être des choses qui sont plus européennes mais je crois que tu rentres aussi dans le travail d’un artiste et puis quand tu regardes tu tiens compte de la provenance de l ‘artiste exactement comme nous quand on regarde le travail d’un japonais ou d un chinois ou …


SANS TITRE (MONSTRE DU LOCH NESS), AOUT 2009
CBA : Un avis sur la scène artistique chinoise ?

Je ne suis pas spécialiste de tout cela, mais je suis un peu en interrogation par rapport à cette espèce d’engouement et de sur intérêt qu’on peut avoir actuellement par rapport à la Chine, ce qui paraît tout a fait normal parce que ça s’ouvre et ça s’est passé de la même façon avec l’Est, en revanche je ne suis pas fanatique de cette hyper production d’artiste actuellement en Chine, c’est un vrai business, il y a des écoles ou ont crée des artistes ; après ya la scène underground chinoise qui est très intéressante. 



http://www.agnespropeck.com/
http://www.artrec.fr/


C.B.A




« I’m not the way you think I am ».

C’est la traduction de la phrase, littéralement inscrite au stylo sur le poignet de cette jeune photographe. L’avant bras est recouvert de scarifications.

Pour Chen Zhe, le beau ou le laid n’importe pas, tant que c’est vrai. Elle nous présente un ensemble de photographies représentant son corps mutilé. C’est une vision de la Chine qui n’avait pas encore été abordée ici… Construite (ou Déconstruite ) entre la violence des rapports entre ses parents, la maltraitance que son père lui a infligé et son isolement lors de son éducation en pensionnat, elle fait le portrait d’une chine difficile à supporter.

« J’ai commencé à me mutiler, il y six ou sept ans. Pourquoi ? Mes parents et moi-même ne s’entendent pas. Mais c’est difficile pour moi s’en parler. Dans la tradition chinoise vous devez être respectueux de ceux qui vous ont élevé. J’ai été envoyée dans un pensionnat depuis la maternelle où la plupart du temps, j’y étais solitaire. Dans le dortoir ou les salles de cours, j’étais toujours seule. C’est alors que ces sortes de choses vous traversent l’esprit. Mais les questions restent sans réponses; il n’y a personne avec qui parler. Je suis aussi hyper-sensible. Enfin la dernière raison, c’est que j’aime la douleur. Lorsque la lame effleure la peau, ou que la cigarette vous la brûle, j’ai le sentiment d’exister et d’être en sécurité.  J’ai commencé à me prendre en photo lorsque je suis allée aux États-Unis pour étudier la photographie. Auparavant, je prenais des snap-shots des blessures sans en prendre conscience de ce que faisais. En apprenant la photographie en tant que médium, j’ai découvert que c’était le moyen parfait d’évacuer la souffrance indicible en une forme tangible, les photos de mon corps meurtri. »

Une vision atmosphérique, une vision étouffante et dérangeante, qui dresse le portrait d’une jeunesse réduite au silence et qui tente par tous les maux de s’exprimer. 


Lucie 








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