Save the date !


Du 26 janvier au 4 février 2011, Paris, Lyon, Toulouse et Versailles auront la chance de voir dans leur enceinte se tenir le 1er festival du cinéma Chinois en France ! Le réalisateur Jiang Wen ainsi que Jean Réno en sont les parrains.

Ce festival à pour ambition de faire connaître de manière plus approfondie le réel cinéma Chinois aux Français car il est vrai que ce cinéma est encore extrêmement méconnue dans l’hexagone. Mise à part LE film à voir dont tout le monde parlait au festival de Cannes, (« QUOI ? Mon dieu tu ne l ‘as pas vuuu ?! »), il est bien rare qu’un film Chinois soit au cœur des conversations. Et pourtant, de nos jours la Chine est à la 3ème place de la production cinématographique derrière la mythique et étincelante Hollywood et l’Inde !

Quelques chiffres :
La Chine  aujourd’hui compte plus de 400 sociétés de production et génère environ 530 films par an !

Ne passez pas à côté de cet événement artistique, et en plus cela vous permettra d’être à la page pour le festival de Cannes … !

Extrait de " In the mood for love " de Wong Kar - Wai

Lucie 

A vos agendas !

« En Mai, fais ce qu’il te plait»…
Et bien nous irons à Hong Kong ! A la  Hong Konh International Art Fair (notez ART HK 11), qui se déroulera du 26 au 29 Mai. Ce sera la 4ème édition, et jusqu’ici, ça marche du tonnerre ! L’année dernière, la foire a accueilli les galeries les plus importantes et a enregistré plus de 46 000 entrées. Elle a également attiré de nombreux grands collectionneurs, conservateurs et directeurs de musées. Un réel succès vous dis-je !

Pourquoi Hong Kong ? Parce que la ville est au coeur de l’Asie, que c’est son centre financier et qu’elle est quand même le 3ème marché de l’art le plus important du monde, juste après New York et Londres… Voilà de quoi faire des envieux. Et ce n’est pas tout ! A Hong Kong, il n’y a aucune taxe sur les importations et exportations d’œuvres d’art, et ça c’est vraiment un plus.

L’année dernière, c’est l’artiste Shahzia Sikander de la galerie Pilar Corrias, qui a remporté le prix de la section ART FUTURES, le concept étant de présenter les nouveaux talents de galeries nées après 2006 pour les encourager. Cette année, il y aura une nouveauté : la section ASIA ONE présentera des artistes d’Asie uniquement, dans le but de promouvoir la scène artistique asiatique.

Seront donc attendues fin Mai, 161 galeries venues de 30 pays différents, comme la Leo Castelli Gallery, la Victoria Miro Gallery ou encore la Galerie Emmanuel Perrotin, mais également des galeries majeures d’Asie comme la Eslite Gallery de Taipei ou la Ooi Botos Gallery de Hong Kong.

Bref, la ART HK est un évènement clef du calendrier international de l’art…. Alors à vos agendas !


JULIA

La Ooi Botos Gallery

La galerie Ooi Botos a été créée par Lisa Botos et Joanne Ooi. Elle est basée à Hong Kong et s'intéresse principalement à la photographie contemporaine, au multimedia et aux installations artistiques.
Nous avons interviewé l'une des fondatrices de la galerie...


CBA : Vous êtes américaine et vous vivez à Singapour. Pourquoi avoir choisi d’ouvrir une galerie à Hong Kong ?
Lisa Botos :  Je vis à Singapour pour des raisons personnelles. J’ai longtemps habité à Hong Kong – pendant plus de 14 ans – et c'est pour cette raison que je connais bien le monde de la culture. Avec mon associée Joanne Ooi, nous avons eu une vision similaire pour ouvrir un espace culturel à Hong Kong pour promouvoir des artistes multi-disciplinaires, présenter leur travail de manière glogale – avec des expositions et la publication de catalogues – dans le but d'élargir le dialogue sur les pratiques artistiques contemporaines et d'éduquer un public qui est principalement habitué aux supports traditionnels, tels que la peinture à l'huile.


CBA : Pouvez vous brièvement décrire vos activités, en tant que galeriste ?
L.B. : A la galerie, je m'occupe principalement de la gestion quotidienne et des activités de conservations. Je programme les expositions à venir ainsi que les programmations extérieures comme les conférences des artistes , la production de catalogues, aussurer la liaison avec les encadreurs et les entrepreneurs culturels, rencontrer les conservateurs à la fois de musées et indépendants, et assurer la liaison avec les collectionneurs. 


CBA : En Mai, vous allez participer à la HK ART 11, pouvez-vous nous en parler ?
L.B. : En Mai, à la HK ART 11, nous allons présenter un seul artiste : O Zhang. O est chinoise, elle vit à New York, et est une artiste muti-disciplinaire très intéressante. Dans son travail, elle jette un regard critique sur l’identité – et plus particulièrement le pouvoir des femmes et leur engagement.


CBA : Avec quel type de clients travaillez vous ?
L.B. : Nos clients sont divers et internationaux. Ils vivent à Hong Kong, à Singapour, en Europe et aux Etats-Unis.


CBA : Participez-vous à des expositions ou à des foires en Occident ? 
L.B. : Nous n’avons pas encore participé à des foires ailleurs qu’en l’Asie. Mais les artistes de Ooi Botos exposent régulièrement en Europe et aux Etats-Unis – des artistes comme Xing Danwen, Yi Zhou et Zheng Chongbin pour n’en citer que quelques uns.


CBA : On dit que la Chine est au cœur de la production artistique contemporaine. Que pensez vous de cela ?
L.B. : En Chine, tout peut arriver. Beaucoup d’artistes qui ne sont pas chinois  se tournent vers la Chine pour réaliser et concrétiser leur inspiration. Par exemple, l’artiste contemporain Zheng Chongbin a construit un four immense, surdimensionné, pour cuir ses grands navires en céramique.


CBA : Comment voyez vous le futur du marché chinois ? Effet de mode ou réelle révolution ?
L.B. : Je pense que le marché chinois va s’agrandir. Il est réel et assez dynamique.


Nous vous invitons chaudement à visiter leur site internet : http://www.ooibotos.com/ pour découvrir leurs artistes. Et n’hésitez surtout pas à passer y faire un tour lors d’un séjour à Hong Kong, vous ne serez pas déçus !



CBA

Li Wei va vous faire tourner la tête…



"Love at the high place"/ Li Wei
Ce photographe est né en 1970 à Pékin et son style est reconnaissable à des kilomètres. Ses photos sont un mélange d'effets photographiques et de performances artistiques.
Equilibre, renverse, tombé dans les airs... Li Wei ne se lasse de faire voler et tournoyer les corps de ses compatriotes.
Le photographe transforme les humains en super-héros... Et ça nous fait bien plaisir, que pour une fois, quelqu'un nous voit de cette manière !
Chez Li Wei, une chose est flagrante ! La tête est un élément majeur. Dans sa série « Li Wei falls to », on ne la voit plus. Peut-être cherche-t-il à nous montrer que les humains tendent à perdre la tête ! Quoi qu’il en soit, il s’est amusé à planter des hommes un peu partout : sur une plage, dans un mur, sur un bureau, dans une prairie, dans le lac de Côme, sur un toit, dans la terre ou encore dans une voiture. Les modèles du célèbre photographe s’écrasent comme des missiles, jusqu’à en perdre la tête !

"Li Wei falls to France" / Li Wei
Dans d’autres, on ne voit qu’une tête, le corps a disparu. Dans ce cas, cela montre l’importance que donne Li Wei à la réflexion, à tout ce qui est intellectuel. Et toute sa série «Dream Like Love » est basée sur ce concept.

En tout cas, une chose est évidente, Li Wei a une manière bien particulière de voir les choses et les personnes qui l’entourent !

JULIA

Entretien avec Eric Fantou,

photo du pdf de présentation d'Eric Fantou, sur le site du Grand Salon d'Art Abordable

C’est avec une grande générosité qu’Eric Fantou à accepter de s’entretenir avec CBA afin de nous donner une vision plus claire du rôle d’un professionnel de l’organisation d’évènements culturels à l’échelle internationale.


C’est en 98 que l’aventure chinoise d’Eric Fantou commence, et en beauté ! En effet, c’est à la demande du Ministère de la culture en Chine, pour la création du pavillon français (seul pavillon de la foire) pour CHINA ART EXPOSITION. Explorer un marché totalement nouveau aurait pu en décourager plus d’un, mais non, grâce à la notoriété qu’Eric Fantou avait acquis à travers l’organisation de foires à Paris, Bruxelles ou encore Berlin, une cinquantaine d’artistes, Français et Allemands, l’ont suivi à l’autre bout du monde, lui accordant leur pleine confiance pour Pékin. C’est donc dans une optique d’innovation qu’il se plait à travailler en Chine. La vague de l’époque étant d’aller s’implanter aux États-Unis, lui, à contre courant, et parce que mettre le cap vers l'Ouest ne l’intéressaient pas vraiment, décide « d’être le pionnier sur des territoires insolites ».
Nous lui avons demandé s’il avait rencontré des difficultés à s’intégrer au marché chinois en tant que français. Ce à quoi il a très justement répondu qu’ils étaient les demandés et non les demandeurs. Cela fait effectivement toute la différence lorsqu’on arrive sur un marché, pas forcément le marché de l’art. Il a très justement rappelé que pour les Chinois, nous, français, « nous sommes perçus comme les emblèmes de la culture, du luxe, du bon goût, de la gastronomie, nous étions un peu considérés comme arrivant du futur ». Dans ces conditions, l'insertion ne peut qu'être facile, en effet !
Mais le rôle d’Eric Fantou ne se cantonne pas à exporter l’art contemporain européen en Chine, vers 99-2000, il fait également venir 50 artistes chinois à Paris, accueillis par le public parisien comme étant une grosse révolution, une grande avant-garde.
En organisant 31 salons en une dizaine d’année, Eric Fantou bat des records et développe une parfaite maîtrise en matière d’organisation logistique (billets d’avions, transports d’œuvres,...) de salons d’art en Chine. Il nous confie qu’aujourd’hui, il se désintéresse un peu de ce marché que l’on croyait pourtant en plein essor. Non, pour lui, « c’est devenu banal, tout le monde va en Chine », et s’il a bien une hantise apparemment, c’est de faire partie du troupeau ! L’intérêt qui s’est moussé à Shanghai pour l’art semble lui déplaire, et la logique des collectionneurs chinois aussi d’ailleurs, celle qui consisterait à suivre uniquement le marché, particulièrement pour ceux qui se sont devenus extrêmement riches avec les JO de Pékin.
Lorsque l’on aborde la question du financement des événements, il nous dit juste  que « les financements ont été trouvés auprès des exposants mais aucune subvention de la part des Français ». 

Précurseur de l'importation artistique chinoise à Paris, et de l'exportation française en Chine, Eric Fantou nous a permis d'avoir une vision originale et originelle du marché de l'art chinois, il semblerait qu'il ait lancé la machine puis ait décidé de se retirer discrètement, une fois la folie chinoise engagée... Même s'il travaille de moins en moins avec la Chine, il nous confie pour finir que le marché de la sculpture là-bas reste beaucoup plus important que le notre, à noter !

Si vous voulez en savoir plus sur son parcourt : Eric Fantou

CBA

Pause télé !

 Je vous propose de porter attention à ce petit reportage exclusif sur l’artiste Chu Teh Chun. Il comprend une interview exceptionnelle de l’artiste avec une petite biographie ainsi qu’un panorama sur sa peinture. Quoi de mieux pour découvrir un artiste et qui plus  est pas n’importe lequel ! 

Alors STOP ! 
Faites une pause et découvrez ce magnifique artiste !



….Pour aller plus loin...

Non seulement cet artiste a une création fabuleuse reconnue de tous mais en plus il sait rester humble en honorant le pays qui l’accueille depuis 1955, en associant son talent à celui de la Manufacture nationale de Sèvres. Honneur réussi et saluer par la critique merci Monsieur Chu The Chun pour l’honneur que vous faites à la France !
Cette collaboration a été réalisée en 2008 et présenté au publique grâce a une exposition intitulé « De neige, d’or et d’azur », dans la Grande Rotonde du musée Guimet.  On pouvait y découvrir le résultat d’un travail acharné de 2 ans aussi bien de la part de Chu The Chun que de celle de la manufacture. Immaginez qu’un vase comprenait a lui seul plus de trois cent heures de travail !

Pour un résultat magnifique:



Magasin Blanc, les vases Manufacture nationale de Sèvres 29 mai 2006 -11 décembre 2008 Photographie Matte Aletti © Marlborough Gallery/Atelier Chu Teh-Chun


Pas besoin de nous remercier pour toutes les découvertes dont on vous fait part, oui oui on sait on est exceptionnelles...

> ViCtOiRe
Is the world real ?


Le monde est il réel ? C’est la thématique du festival de Lianzhou 2010.
Le festival se déroule à Lianzhou qui se trouve être une province du guandong , au sud est de la république populaire de Chine. C’est un festival photographique, composé d’un panel d’environ 70 artistes exposants, dont une partie est internationale. Le commissaire d’exposition cette année est Fei Dawei, un français d’origine Chinoise, critique d’art indépendant et tres impliqué dans le développement d’activités culturelles entre la chine et l’occident.


Tout, dans ce festival est assez énigmatique.
La Chine, comme il est clairement expliquée sur cette plateforme est encore un état extrêmement contrôlé et contrôlant et il est assez surprenant d’y voir s’y développer des festivals comme celui de Lianzhou.


La photographie est incitée ici à interroger la réalité du monde, donc à le confronter à sa fiction.
La chine de par ses différentes aberrations en matière de libertés ou de droits n’est déjà qu’a elle seule une incarnation de ce que la fiction peut engendrer sur le réel. Mais passons.
Dans un second temps, La chine et la photographie entretiennent une relation étroite : l’une à servie l’autre durant de nombreuses années : en effet le média photographique fut longtemps utilisé pour servir la propagande de l’état mis en place. La fiction, pour le coup, celle que les autorités véhiculaient et imposaient comme modèle prenait largement le pas sur la réalité d’un peuple écrasé. La photographie était donc asservie, réduite à son utilisation d’outil. Mais passons encore une fois.


Le festival présente énormément d’artistes. Nous avons eu la chance d’interviewer une artiste française exposant là bas, Agnès Propeck , et nous avons décidés de faire un portrait d’un artiste chinoise, extrêmement remarquée lors de ce festival , Chen Zhe.


Lucie. 






Interview d’Agnès Propeck.

Agnès Propeck est née en France. Vit et travaille à Paris.
Professeur de photographie, directeur de thèses : ESAG / Penninghen, Paris. (Ecole supérieure d’arts graphiques).


SANS TITRE (TACHES DE ROUSSEUR) SEPTEMBRE 1997

Sélectionnée pour participer aux festivals de Lianzhou, Agnès Propeck, artiste photographe française, y a proposée une réponse différente de la notion de représentation du réel. Nous avons eu la chance de la rencontrer et de lui proposer de nous raconter sa participation à ce festival se déroulant en Chine.

CBA : Comment s’est mise en place cette aventure vers l’autre coté du globe ?

AP : Dans un premier temps, c’est Agnès de Gouvion de Saint-Cyr qui m’a contactée, qui est l’ex inspectrice générale de la photographie au ministère de la culture et qui suit mon travail de longue date. Elle se trouvait être un des commissaires d ‘exposition sur ce festival et a sélectionné 3 photographes. Une fois la décision prise d’accepter, tout fut très rapide car du fait de différents rebondissements externes, il fallait qu’en moins d’une semaine, avant la conférence de presse à Pékin,  tous mes travaux choisis soient envoyés sous format numérique en Chine. Il a donc fallu scanner toutes mes photographies, et trouver un moyen de pallier aux différents inconvénients des outils informatiques. Aujourd’hui, les expositions doivent pouvoir partir sous format numérique, par internet …comme cela il n’y a pas d’envois d’œuvres matérielles ce qui est beaucoup trop chers. Cependant le fait d’envoyer ses photos par internet peut être très dangereux dans le sens ou on ne peut pas contrôler les tirages faits. Dans le cas présent j’avais assez confiance en mon homologue et tout cela était contrôlé par Agnès Gouvion de Saint-Cyr ce qui me permettais de ne pas hésiter sur l’envois de mon travail. Une fois les photos envoyées, le tirage fut effectué, (ce n’était que du noir et blanc), puis encadrées.
Lors de l’envoi, ma grande demande était que l’écart de blanc qui entourait la photo soit absolument respecté. Ça, c’était extrêmement important pour moi, la circulation de l’œil autour de ma photo. Pour les encadrements aussi ce fut très contrôlé de ma part. J’ai décidé d’aller au plus efficace, c’est à dire baguettes blanches en bois, comme durant mes premières expositions. J’avais peur de devoir rentrer dans des cadres standards, genre 14 /22 cm et enfaite ils ont respectés exactement les données envoyées et ils ont fais fabriqués tous les cadres sur mesure.

Ces paramètres sont très important pour moi parce le regard qu’on a par rapport à la photographie telle que moi j’ai envie qu’on la regarde, c’est à dire par rapport au petit format, c’est exactement sur un schéma déterminé qui correspond à la façon dont je présente mes photographies. Il y a eut un réel respect de mes consignes.
Au niveau de la scénographie, je ne suis pas intervenue, cela revenait au rôle d’Agnès de Gouvion Saint Cyr.

CBA : Comment la sélection des œuvres fut elle faite ?

Je n’ai absolument pas choisies personnellement les œuvres qui ont été envoyées mais le commissaire de l’exposition a prit à peu près une trentaine de mes images sur un totale de 60. Elle n’a prit que celle qui correspondait au thème, « Simulacre », qui lui même se rattachait a la thématique générale liant réel et fiction. Donc elle a prit les photos en noirs et blancs, celles qui s’y rattachaient vraiment. Il n’y a pas eu de sélections faites dans le sens ou on ne voulait pas cibler un public Chinois, puisque c’est une manifestation internationale.

CBA : Dans vos photographies, il est souvent question de jouer sur des images ou expressions issues de la culture occidentale… Pensez vous que cela peut tout de même toucher la population chinoise ?

Je pense qu’ils peuvent être touchés parce qu’il y a tout le coté symbolique et je pense que ça peut leur parler, enfin j’imagine. J’ai eu de bon retour en tout cas.

SANS TITRE (SIGNAUX DE FUMÉE), AVRIL 1999.
A chaque fois on rentre dans une intimité, dans une histoire qui est racontée dans une photo donc ça fait quand même référence
 à des choses qui sont de ma civilisation 
enfin très européen. Par exemple, un lance pierre avec un fil trop long – le lance pierre et le fil trop long ils l’ont, je veux dire ils peuvent se raconter leur propre histoire par rapport à cela. Il est beaucoup question d’objets du quotidien dans mes photos, et nous avons le même type d’objet au quotidien…  
En revanche je sais pas si la photo représentant la luge et les casseroles accrochées derrière ( détournement de la coutume d’accrocher des casseroles derrières la voiture des mariés ), je sais pas si il y a cette tradition en chine donc il y a peut être des choses qui sont plus européennes mais je crois que tu rentres aussi dans le travail d’un artiste et puis quand tu regardes tu tiens compte de la provenance de l ‘artiste exactement comme nous quand on regarde le travail d’un japonais ou d un chinois ou …


SANS TITRE (MONSTRE DU LOCH NESS), AOUT 2009
CBA : Un avis sur la scène artistique chinoise ?

Je ne suis pas spécialiste de tout cela, mais je suis un peu en interrogation par rapport à cette espèce d’engouement et de sur intérêt qu’on peut avoir actuellement par rapport à la Chine, ce qui paraît tout a fait normal parce que ça s’ouvre et ça s’est passé de la même façon avec l’Est, en revanche je ne suis pas fanatique de cette hyper production d’artiste actuellement en Chine, c’est un vrai business, il y a des écoles ou ont crée des artistes ; après ya la scène underground chinoise qui est très intéressante. 



http://www.agnespropeck.com/
http://www.artrec.fr/


C.B.A




« I’m not the way you think I am ».

C’est la traduction de la phrase, littéralement inscrite au stylo sur le poignet de cette jeune photographe. L’avant bras est recouvert de scarifications.

Pour Chen Zhe, le beau ou le laid n’importe pas, tant que c’est vrai. Elle nous présente un ensemble de photographies représentant son corps mutilé. C’est une vision de la Chine qui n’avait pas encore été abordée ici… Construite (ou Déconstruite ) entre la violence des rapports entre ses parents, la maltraitance que son père lui a infligé et son isolement lors de son éducation en pensionnat, elle fait le portrait d’une chine difficile à supporter.

« J’ai commencé à me mutiler, il y six ou sept ans. Pourquoi ? Mes parents et moi-même ne s’entendent pas. Mais c’est difficile pour moi s’en parler. Dans la tradition chinoise vous devez être respectueux de ceux qui vous ont élevé. J’ai été envoyée dans un pensionnat depuis la maternelle où la plupart du temps, j’y étais solitaire. Dans le dortoir ou les salles de cours, j’étais toujours seule. C’est alors que ces sortes de choses vous traversent l’esprit. Mais les questions restent sans réponses; il n’y a personne avec qui parler. Je suis aussi hyper-sensible. Enfin la dernière raison, c’est que j’aime la douleur. Lorsque la lame effleure la peau, ou que la cigarette vous la brûle, j’ai le sentiment d’exister et d’être en sécurité.  J’ai commencé à me prendre en photo lorsque je suis allée aux États-Unis pour étudier la photographie. Auparavant, je prenais des snap-shots des blessures sans en prendre conscience de ce que faisais. En apprenant la photographie en tant que médium, j’ai découvert que c’était le moyen parfait d’évacuer la souffrance indicible en une forme tangible, les photos de mon corps meurtri. »

Une vision atmosphérique, une vision étouffante et dérangeante, qui dresse le portrait d’une jeunesse réduite au silence et qui tente par tous les maux de s’exprimer. 


Lucie 








Du coté de la galerie RX...

Du Zhenjun à la galerie RX

La Galerie RX, créée en 2002, constitue un soutien majeur pour l’art contemporain. Elle représente des artistes français ou internationaux et dès le 27 Janvier, l’artiste chinois Du Zhenjun y sera exposé. Nous nous sommes donc rendues à la galerie pour interviewer Eric Dereumaux, l’un des deux fondateurs de la galerie...

CBA : Pouvez vous nous parler de l’artiste que vous allez exposer ?
Eric Dereumaux : Du Zhenjun est un artiste chinois qui vit entre Paris et Shanghaï, donc son actualité est surtout sur Paris. Il a créé un monde complètement virtuel dont il est le président ; un futur possible, tout est réel mais dans un monde imaginé. Il fait d’abord des dessins préparatoires et ensuite recherche des photos constituées de réalités humaines qui pourraient l’aider à créer ce monde imaginaire.

CBA : Travaillez-vous beaucoup avec les artistes asiatiques ?
E.D. : Oui, mais c’est un hasard…ce sont des rencontres, des affinités.
Cette année, il y aura cinq expositions avec des artistes asiatiques: trois artistes chinois, un artiste coréen et une artiste japonaise.

CBA : Avez-vous remarqué des différences entre le marché de l’art chinois et le nôtre ?
E.D. : D’abord la naissance du marché chinois est du à l’ouverture du marché (NDLR : Grace a la politique de réforme et d’ouverture conduite depuis 1979).
D’autre part, l’art contemporain chinois d’aujourd’hui est un héritage d’une première vague d’artiste : Le pop’art chinois.
Elle a donné à des artistes comme Xiaogang l’opportunité d’être libre. Car grâce à l’art ils pouvaient se faire beaucoup d’argent, les œuvres réalisées étaient pour une clientèle occidentale ou lié aux spéculateurs d’Hong-Kong.
Puis, après la dernière crise, le marché chinois s’étant écroulé le monde occidental a fini par se désintéresser de cette première vague.
Ce désintérêt ne pouvait durer et n’est pas logique puis que le Chine fait partie de l’avenir il ne faut pas oublier que les chinois sont 1milliard 400millions d’habitants aujourd’hui. On ne peut pas négliger un pays qui a un marché d’une telle envergure.
Après cette crise un seconde vague est apparue, plus profonde, plus personnelle, avec des artistes qui travaillent aussi bien la peinture abstraite que des œuvres plus conceptuelles plus réfléchies pas faite spécialement pour plaire à l’occident. Les prix sont plus raisonnables aujourd’hui même si ils montent très vite à 100 000, 200 000 euros. Cette phase est en train de se construire c’est maintenant qu’il faut donc la surveiller et rester attentif.
Une autre différence entre les deux marchés est que nous avons des marchands pour faire la promotion des artistes alors que les chinois sont défendus par des entreprises.
Les grosses galeries chinoises n’existent pas ou sont dirigés par des occidentaux.
Du Zhenjun à la galerie RX
CBA : Alors est-ce que des galeries chinoises finiront par apparaître ?
C’est pas sûr, c’est une autre façon de travailler, ils ont leurs outils, qui sont peut être plus puissants. Ce sont des entreprises qui ont de la trésorerie et qui peuvent très bien s’occuper, de défendre leurs artistes. Peut être que plus tard, ça génèrera des galeries, mais des galeries qui appartiendront a ces entreprises.


CBA : Mais alors comment faites vous pour connaître des artistes étant donné que, sur place, ils n’ont pas vraiment de représentants ?
E.D. : C’est très compliqué, car les artistes sont connus par le biais d’une multitude de petits réseaux ; C’est un marché très opaques qu’il faut essayer d’intégrer.

CBA : Les chinois sont-ils étonnés par cet engouement ?
E.D. : Non, pas du tout ! Ils sont complètement conscients qu’ils sont une voir la puissance mondiale. D’ailleurs, ils ne parlent pas anglais. Pour eux, ils sont le centre du monde.

Un petit point sur ... Le Political Pop Art

Le Political Pop Art est un des courants majeurs de l’avant garde chinoise. Né dans les années 80, il est fondé principalement par Wang Guangyi, artiste chinois né en 1956 à Harbin, province de Heilongjiang.


Ce mouvement confronte l'iconographie de la Révolution culturelle chinoise avec celle de la société de consommation de masse: le communisme et le marketing.  Il utilise habilement des caractéristiques précises de l’une et de l’autre. Pour le consumérisme, il utilisera les couleurs pulses et sexys, vives et attractives visuellement. Pour incarner la révolution culturelle Chinoise, il aura recours à l’usage d’icones utilisés dans la propagande chinoise comme le soldat, l’ouvrier, les enfants qui jouent …on pourra aussi noter que sur nombres de toile de Wang Guangyi, sont présentes des séries de numéros qui peuvent être interprétées comme un rappel à la considération du régime autoritaire pour son peuple, anti individualisme, le traitant comme du bétail.

Il est primordial de rappeler la dominante et écrasante position que Mao et son régime pouvait avoir vis à vis de la création artistique et de la culture visuelle en chine de 1949 à 1976. 
Entre 1966 et 1972, cette censure est quasi totale. Seules les images utilisées par ce régimes pouvaient circuler.


Wang Guangyi, Coca-Cola (1990-1993) La série Great Criticism

A la fin du siècle, le système économique de la chine se modernise afin de répondre à l’attente mondiale, celle ci ouvre sa porte à tout un attroupement de marques, de slogans et de pubs, incarnation du consumérisme. C’est un grand choc pour la chine, et d’une certaine façon, une nouvelle dictature qui s’installe.

Le Political Pop Art est un mouvement qui allie donc deux esthétiques de régime autoritaire de différentes portées et bien différents mais du moins présents tous deux comme base iconographique et esthétique à ce mouvement. 

Lucie. 

24 Heures Chrono!


Il est parfois difficile de bien comprendre tout ce qui se passe dans les coulisses d’une exposition et plus particulièrement dans celles d’un vernissage.

« Vernissage » est un terme qu’on a donné pour parler de l’inauguration d’une exposition ce terme dont on a hérité vient du fait qu’autrefois on vernissait les tableaux en dernier juste avant que les premiers clients n’arrivent.
Mais alors aujourd’hui que fait on avant l’arrivée des clients ?
Pour mieux comprendre les mécanismes des vernissages nous avons suivi  Hye Kyoung Yang Kayla, alias Kayla, 24 h avant le vernissage de son exposition.
La structure pour la quelle elle travaille a pour but de faire le lien entre différents artistes, arts, évènements orientaux (Chine, Japon, Corée ou encore Inde) et le public occidental (marchand, collectionneurs, particuliers…). Connaissant la culture oriental et occidental elle sait accorder l’offre et la demande en fonction des gouts et des qualités de chacun.  

09 :00 
Pour cette exposition Kayla a choisit de sortir de sa galerie car celle-ci n’offrait pas assez de place pour l’exposition qu’elle souhaitait organiser et l’idée était aussi de provoquer un changement afin d’aiguiser le curiosité de chacun.
Notre galeriste est donc à un peu plus d’un jour du vernissage et comme dans toutes les expositions tout ne se passe pas comme prévu…
Kayla apprendra en arrivant à l’espace d’exposition que la moitié des œuvres sont bloquées en Russie !
Pas de panique ce n’est pas le premier vernissage de Kayla ! Même avec cette nouvelle elle sait garder son sang froid et dans son tailleurs noir toujours impeccable donne des directives  incompréhensible pour nous francophones à ses petites mains qui se mettent au travail comme dans une fourmilière, organisées et cadencées ! L’accrochage peut alors commencer… ou presque ! Car ce que notre chère galeriste trilingue a du oublier c’est que le personnel sur place du lieu d’exposition ne parle pas un mot de chinois, coréen ou encore anglais ! La communication est donc difficile mais rapidement un langage de signe s’improvise l’accrochage peut débuter et ce dans une ambiance plus tôt d’étendus et convivial et même moi qui ne fais que observer je me sens obligé de mettre la main à la pate !
Pendant que tout le monde s’affèrent à l’accrochage Kayla doit relever un défi de taille : RETROUVER SES ŒUVRES PERDUES !
Sans celles-ci l’exposition ne sera pas crédible et les visiteurs déçus de voir si peu d’œuvres. Le problème c’est que notre galeriste est certes expérimenté et trilingue mais ne parle pas le russe ! Ce qui aurai pu fortement aider pour débloquer la situation.
Heureusement la situation s’arrange très vite, Kayla nous apprend avec un cri de joie que les œuvres sont reparties sur le droit chemin puis sa voix s’assombrie et elle nous apprend que le problème c’est qu’on ne sait pas exactement quand elles arriveront ! Le stresse monte alors d’un cran surtout que pour un tableau on n’arrive pas a régler le problème qu’a le spot qui est sensé l’éclairer !

12 :00
 L’accrochage est fini depuis 1h30 les œuvres manquantes ne sont toujours pas arrivées… et les petites mains se tournent les pouces !!
Kayla envoie donc tout le monde aller déjeuner pour essayer de faire passer le temps.
Le temps, c’est une chose qu’elle souhaiterait avoir ! Car même si les tableaux ne sont pas encore tous là il reste beaucoup de détails a régler pour elle. Comme par exemple, les détails pratique tel que vérifier que les traiteurs amènent bien les différentes commandes ! Ou que la presse soit présente pour que l’exposition ai des retombés positives ainsi que quelques personnages officiels (ambassadeur, ministre de la culture…).

14 :00
Kayla donne rendez-vous le lendemain a toute son équipe en espérant que les tableaux seront arrivés !
Comme toujours les problèmes n’arrivent jamais seul !
Le diner habituel d’après vernissage s’annonce assez compliqué en effet, des invités se décommandent il faut donc refaire un plan de table à chaque fois.
En plus de se travail presque diplomatique elle doit aussi affronter le lourd ego de certain artistes qui trouvent que leurs œuvres ne sont pas mis en valeurs ou d’autres qui s’inquiètent de savoir que leurs œuvres sont on ne sait trop ou sans doute sur le bateau du commandant russe une bouteille de vodka à la main et la barre dans l’autre ! Heureusement la plupart des artistes qu’elle expose sont à l’autre bout du monde !

17 :00
Apres quelques cris, fou rires et mal de tete Kayla quitte enfin l’espace d’exposition toujours sans la moitié des œuvres.

10 :00
Toute la petite équipe est sur place et les œuvres ne sont toujours pas là ! Cela fait déjà 1h que Kayla essai de trouver une solution et de calmer tout le monde (son boss ses artistes…)

11 :00
Après un long moment de désespoir le dieu du marché de l’art a rendu a César ce qui est à César ! Les œuvres arrivent enfin comme par magie.
L’accrochage reprend alors dans la même ambiance que la veille.

14 :00
L’accrochage est fini et presque tout les problèmes réglés.
Il reste 4h avant le début du vernissage et plus l’heure cruciale avance plus le stresse monte . Kayla part à son bureau pour prendre les dernier papier dont elle aura besoin pour le vernissage (notamment les petits point rouge !)

17 :00
Il ne reste plus qu’une heure avant l’arrivée des convives notre galeriste a revêtu sa plus belle tenue et peaufine les derniers détails. Elle s’occupe de l’ambiance du lieu, elle veille a se que rien ne manque. Après avoir allumé les dernières bougies, disposé les derniers sushi les invités n’ont plus qu’à arriver !

18 :00
Tout le petit staff de l’exposition est présent et attend l’arrivé des premières personnes. La première personne arrive, puis la deuxième, puis la troisième…le vernissage commence doucement jusqu’au pic le lieu est remplis tout se déroule à la perfection sans fausse note !
Si on devais résumer cet événement on pourrait dire qu’avant c’est beaucoup de stresse et de surprise, que sur l’instant cela se passe très vite on ne voit pas le temps passer. Puis quand tout le monde est parti on se dit tout ca pour ca !
Je dois avouer que je ne comprenais pas pourquoi le vernissage était un moment aussi important. Kayla m’a expliqué que beaucoup de client repéraient les œuvres qui les intéressaient . D’autre part, elle m a aussi dit que si le vernissage se passait bien on pourrai parler de sa galerie dans la presse et que les gens conseilleront a leurs amis cette exposition ou cette galerie.

Alors chers amis ne voyez plus les vernissages de la même manière ce n’est pas seulement un lieu de rencontre et la foire aux petits fours ! Il y a derrière ces vernissages tout un travail !

Voici quelques photos représentatives de l'ambiance prisent par nos soins le soir du vernissages:






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